Avis Google Glass Entreprise Edition 2 : une timide amélioration du modèle précédent

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Suite au succès mitigé de la version initiale des Google Glass, Google met de nouveau l’accent sur les professionnels avec une nouvelle itération de ses lunettes de réalité augmentée. Les Google Glass Entreprise Edition 2 (Glass EE2 pour les intimes) reprennent donc le flambeau… En se basant largement sur les acquis de ses prédécesseurs. Décryptage par Charles, un des experts d’Immersion.

Google Glass EE2 | Crédits : Charles Bailly

La promesse

Dans la lignée du reste de la gamme Google Glass, les EE2 font le pari d’une conception la plus légère possible. Le dispositif principal, semblable à une grosse branche de lunette, joue en effet dans la catégorie des poids plumes du haut de ses 46 grammes. Cette branche se greffe sur l’une des deux paires de lunettes fournies et comporte un unique écran transparent qui arrive devant l’œil droit.

Finalement, on obtient donc un affichage monoculaire présentant un écran augmenté lorsque l’utilisateur lève les yeux. L’objectif n’est donc pas d’ajouter des hologrammes ou du contenu virtuel dans l’environnement à la manière du Microsofot Hololens 2. L’accent est plutôt mis sur la mobilité et la discrétion : prise de photo/vidéo à la volée, accès à un fichier ou à Internet ou encore vidéo-conférence sans être perturbé dans son travail. L’un des objectifs revendiqués par Google est de gagner en efficacité sans être intrusif.

Les nouveautés de la Google Glass

Pour répondre à ce défi, les Glass EE2 se parent de plusieurs nouveautés côté hardware. En particulier, le CPU a été remplacé par une puce Qualcomm Snapdragon XR1 afin d’améliorer les performances de l’appareil. Dans la même idée, la RAM monte à présent à 3GB au lieu de 2. L’espace mémoire reste le même que pour les EE1 (32GB), mais la caméra a été améliorée afin de supporter le 1080p à 30 fps. Enfin, un port USB-C accélère la recharge des lunettes.

Côté software, les Glass EE2 tournent sous Android 8.1 (Oreo, API 27). Plus besoin de SDK dédié ! Pour faciliter le développement de nouvelles applications, l’entreprise a également mis en ligne le code plusieurs applis de démo. Une initiative bienvenue qui permet de tester rapidement des fonctionnalités comme les commandes vocales ou la visio-conférence via Web-RTC, pour peu que vous ayez une version d’Android Studio sous la main.

Google Glass EE2 | Crédits : Google

Des limitations non négligeables

La force des Google Glass EE2 constitue leur plus grande faiblesse : elles sont légères, relativement discrètes mais offrent un panel de fonctionnalités restreint. L’affichage monoculaire ne permet pas de bénéficier de la stéréo et peut rapidement créer de la fatigue visuelle, surtout pour les non-habitués. Les dimensions très réduites de l’affichage augmenté ne facilitent d’ailleurs pas les choses.

Par ailleurs, l’interaction avec le système se révèle vite laborieuse. Utiliser le pavé tactile sur la branche des lunettes reste vite cantonné à la navigation entre quelques fenêtres. Les commandes vocales ont certes leur utilité, mais peinent à compenser les lacunes en termes d’interaction. Comme le commentera Charles, notre expert en Interaction Humain-Machine : « On est très loin du rendu visuel d’un XR-3 et des techniques d’interaction gestuelles d’un Hololens 2 ! ».

Premier bilan : quels usages pour les Glass EE2 ?

Bien entendu, la comparaison avec ces deux casques de Réalité Mixte est déséquilibrée et les Glass EE2 ont un positionnement bien différent. Pourtant, même dans leur propre catégorie, force est de constater que ces lunettes donnent une première impression mitigée.

A ce prix-là (1000 euros environ), la comparaison avec des lunettes de RA comme les Epson Moverio BT-300 (sorties en 2016) laisse songeur. Les Epson n’avaient pas la même puissance de calcul ni la même discrétion, certes.  Mais pour un prix similaire (voir inférieur), les Epson offraient un affichage stéréo d’une qualité surprenante, un champ de vision de taille honorable (et bien supérieure à celle des EE2) permettant d’afficher des objets virtuels dans l’environnement, une interaction via un pavé tactile externe plus encombrant mais aussi (selon nous) plus confortable à utiliser… Cerise sur le gâteau : les BT-300 tournaient également sous Android !

Google Glass EE2 | Crédits : Google

Recommandations de notre expert

Au final, Charles estime que les Google Glass EE2 peuvent vous intéresser si :

  • Vous recherchez un dispositif le plus discret (une grosse paire de lunettes, pas de câble), léger et non-intrusif possible ;
  • Vous avez des cas d’usage simples, nécessitant par exemple de prendre des photos/vidéos à la volée ou de partager votre caméra ;
  • Vous privilégiez un environnement Android.

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